Mercredi 01 Mars 2000

Comme une pro

Béatrice Hess, la championne de natation handisport, prépare les Jeux paralympiques de Sydney. Pour le dernier grand rendez-vous de sa carrière, elle s'est mise au régime « professionnel » avec son entraîneur, Joris Batot. LA FATIGUE marque son visage. Quatre jours après son retour d'Ukraine où elle a disputé les championnats nationaux open handisport de natation, la Colmarienne Béatrice Hess n'a pas encore totalement digéré ce voyage sur les bords du Dniepr. Pénible et fatiguant, le déplacement était pourtant souligné en rouge dans les plans d'entraînement concoctés par son jeune entraîneur, Joris Batot, en vue des Jeux paralympiques de Sydney, fin octobre : « C'est important pour nous. Pour voir où on en est, mais aussi pour voir où en sont les autres». « J'ai montré que j'ai progressé » Béatrice est revenue complètement rassurée de Dniepropetrovsk où elle a remporté ses sept courses, améliorant au passage deux records du monde. « J'ai battu l'Ukrainienne Olena Okapyan, ma principale adversaire connue », précise la Colmarienne, âgée aujourd'hui de 38 ans. « Beaucoup de nouvelles nageuses arrivent des pays d'Asie », prévient l'entraîneur, décidé à ne rien laisser au hasard. Aussi, même si ces déplacements ne sont possibles que grâce à l'aide d'un comité de soutien et de la Région, a-t-il noté d'autres rendez-vous dans la préparation de sa championne : « Nous allons essayer d'aller à Sheffield, début juin, pour les championnats d'Angleterre où on sait qu'il y aura beaucoup d'autres étrangers. Et peut-être en Espagne, cet été, pour voir une concurrente sérieuse, très jeune et pleine de promesses.» La nageuse voit un autre avantage à ces compétitions internationales : « Elles me permettent de prendre des repères et m'aident à gérer le stress. En Ukraine, j'ai montré que j'ai progressé et que je serai au rendez-vous.» Les progrès qu'elle a accomplis, Béatrice les doit à l'entraînement auquel la soumet Joris Batot, son coach depuis 1998 : cinq heures par jour. Deux heures de musculation, suivies d'une heure dans l'eau en milieu de journée, puis à nouveau deux heures de natation en fin d'après-midi : « On a voulu se donner les moyens de frapper un grand coup à l'occasion des derniers Jeux paralympiques de Béatrice, note l'entraîneur. Je ne pense pas qu'il y ait une nageuse handisport qui se prépare de façon aussi intensive.» Ainsi, la championne nage-t-elle 35 kilomètres par semaine en moyenne. « Il n'y a pas que l'entraînement, renchérit Joris Batot. La diététique, l'hygiène de vie et le dialogue sont très importants pour disposer d'informations qui permettent de gérer les entraînements, la récupération, etc.» Avec Besson, Merle et Chirac Selon ce programme de préparation, les sept prochains mois seront consacrés à la vitesse et au sprint. « Jusqu'à maintenant, elle a travaillé la résistance et l'endurance. Elle a progressé dans ces domaines. La preuve, c'est qu'elle a amélioré ses temps par rapport aux championnats de France de Schiltigheim, le mois dernier et qu'elle vient de battre deux records du monde du 200 m libre en 2' 20'' 03 et du 200 m quatre nages en 3' 21'' 52. » L'entraîneur a voulu mettre tous les atouts du côté de sa protégée, en planifiant toute l'activité de celle-ci jusqu'à Sydney, en professionnalisant la préparation. Tout en laissant à Béatrice Hess le temps de se consacrer à la mission que lui a confiée la ministre de la Jeunesse et des sports et aux multiples sollicitations dont elle continue à faire l'objet. Ainsi, elle interviendra du 6 au 8 mars au CIO en compagnie notamment de Colette Besson et de Carole Merle et elle fera partie de la mission que conduira Jacques Chirac pour défendre la candidature de Paris pour les JO de 2008. Béatrice Hess et Joris Batot, son entraîneur, ne laissent rien au hasard en vue du dernier grand rendez-vous de la carrière de la championne.

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